La rhino-pneumonie 

 Maladie contagieuse des voies respiratoires qui frappe surtout les jeunes chevaux, la rhino-pneumonie peut également se manifester sous d’autres formes.
Une maladie au formes multiples
La rhino-pneumonie recouvre un ensemble de maladies complexes provoquées par divers herpès virus. Les poumons, la sphère génitale et le système nerveux peuvent être atteints.

  • Les causes

La rhino-pneumonie du cheval est causée par deux virus de la famille Herpès. Ces virus à ADN se reproduisent à l’intérieur des cellules.
Chez le cheval, deux virus apparentés, baptisés HVE 1 et HVE 4, provoquent à la fois des maladies respiratoires, des maladies de la gestation qui se traduisent par des avortements, et des formes nerveuses.

  • La maladie respiratoire

C’est une sorte de grippe qui touche surtout les jeunes chevaux. Le syndrome est toutefois souvent moins aigu que celui de la véritable grippe. Les sujets atteints présentent d’abord une forte fièvre, rapidement suivie d’une toux et d’un jetage. La palpation révèle souvent des ganglions enflés. Tout cela s’arrange spontanément au bout de dix à quinze jours. Mais le cheval sort fatigué de la maladie. Quelques semaines de récupération lui seront nécessaires pour retrouver la totalité de son potentiel physique. On considère généralement que ce type de rhino-pneumonie est dû au virus HYE4 (sous-type 2). HVE 1 peut toutefois provoquer, lui aussi, le même gros rhume.
Distinguer une rhino-pneumonie d’une grippe n’est pas aisé. Il n’est pas facile de mettre directement en évidence le virus lui-même. On se contente souvent de déduire sa présence d’après le taux des anticorps produits par l’animal.

  • La forme abortive

HVE 1, le plus rare des deux herpès virus du cheval, est responsable de nombreux avortements tardifs chez la jument. La maladie est donc particulièrement grave chez les poulinières pleines de plus de 6 mois et non vaccinées. L’avortement se produit sans qu’aucun signe ait permis de le prévoir, vers le dixième ou le onzième mois. Il arrive même que le poulain naisse vivant et meure un à deux jours après la mise bas. Il est alors possible d’identifier la maladie par une autopsie. Le nouveau-né présente en effet des lésions des poumons caractéristiques. Sinon, on fait le diagnostic en isolant le virus dans les organes du fœtus.
C’est essentiellement cette forme abortive de la rhino-pneumonie qui a retenu l’attention des éleveurs et a encouragé la vaccination.

  • La forme nerveuse

La forme nerveuse, très grave, est extrêmement rare. Ce n’est en général qu’une complication du mal. Seul HVE 1, rappelons-le, plus rare que HEV 4, peut entraîner l’apparition de la forme nerveuse de la rhino-pneumonie. La maladie se déclare, après une phase d’incubation de quatre jours à deux semaines, par une forte fièvre. Le thermomètre indique plus de 40,5° C.
Cette hyperthermie correspond au moment où l’envahisseur circule dans le sang. Un à sept jours plus tard apparaissent les premiers signes nerveux. L’animal se met à boiter d’un postérieur. Il commence à marcher d’une manière incertaine, comme s’il était ivre. Il a du mal à rester bien droit sur ses membres à l’arrêt. Son arrière-main ou l’un de ses membres peut même être totalement paralysé.
A ce stade, la température a souvent baissé. Il arrive même qu’elle soit trop basse. Le système nerveux de la vessie est parfois touché. Le cheval ne peut alors plus uriner sans l’aide d’une sonde posée par le vétérinaire. En revanche, à moins d’une paralysie grave, le cheval conserve son appétit. Il se nourrit et s’abreuve normalement.
Le diagnostic de la maladie repose essentiellement sur la sérologie (l’analyse des anticorps de l’herpès virus).

  • Le troisième virus

Un troisième virus du groupe herpès sévit chez le cheval. HEV 3 est l’agent d’une maladie vénérienne (sexuellement transmissible) : l’exanthème coïtal. Ce mal ne présente toutefois aucune gravité


Traitement et prévention

La prévention par vaccination est recommandée car il n’existe aucun véritable traitement contre les herpès virus.


Une lutte difficile

Il n’existe pour le moment aucun traitement efficace contre les herpès virus. Il faut donc se résigner à lutter contre les symptômes qu’ils provoquent. Dans la forme respiratoire, il n’est en général pas nécessaire d’intervenir.
Dans la forme abortive, il est souvent trop tard pour faire quoi que ce soit lorsque le mal se déclare. Dans la forme nerveuse, en revanche, on peut aider le cheval à passer la mauvaise phase en lui donnant des sédatifs, des antibiotiques qui préviendront d’autres infections et de la thiamine qui stimulera son système nerveux.
Un cap à passer
S’il a du mal à tenir debout, on peut l’y aider éventuellement avec des hamacs. Toutefois, si le cheval est vraiment paralysé et ne peut se tenir debout après deux jours de soins intensifs, il faudra se résoudre à l’euthanasier. S’il passe le cap difficile, il se remettra même d’une forme grave